Mêlant récit romanesque et enquête historique, l'auteur raconte l'histoire d'un tableau célèbre.
La Naissance de Vénus, est avec le Printemps, une des œuvres majeures de Sandro Botticelli. Elle symbolise à elle seule l'esprit de la Renaissance. Au cours des cinq siècles qui ont suivi sa création, l'image iconique de " Vénus sortant des eaux " est devenue la représentation même de la beauté universelle.
Mais que cache le regard triste de la déesse ? Et que raconte le sujet, aux fortes inspirations mythologiques, des histoires et des tragédies de son temps ?
L'auteur mène l'enquête à Florence durant la décennie qui précède l'œuvre. Il dévoile l'extraordinaire apparition de Simonetta Cattaneo Vespucci qui, par sa beauté " sans nulle pareille " dirent les Florentins, emporta le cœur des Médicis, des humanistes et des peintres.
Après sa disparition tragique à l'âge de vingt-deux ans, Botticelli en fit sa divine muse et, trente-cinq ans plus tard, souhaita être enterré à ses pieds. L'explosion de sentiments, encore palpable de nos jours, que suscita la " bella Simonetta ", nous plonge au cœur de la cité de toutes les passions.
Mêlant récit romanesque et enquête historique, l'auteur raconte l'histoire d'un tableau célèbre.
Il était impensable de sculpter ce bloc, ce monstre de pierre haut de cinq mètres, refusé par tous les sculpteurs approchés, quand Michel-Ange en 1501, à 26 ans, se lance avec passion dans ce chantier fou, rugueux et violent.
Il raconte ici à son assistant Ascanio Condivi la naissance tumultueuse d'une œuvre hors norme, célébrée par ses contemporains comme " le Géant ". Parce qu'ils y voient une allégorie de la République de Florence alliant le courage et l'intelligence face à la force aveugle de ses ennemis.
" Goliath ne m'intéresse pas, David non plus ! Tout a déjà été dit. C'est le courage de David, ses doutes, sa peur et sa tension qui me touchent et me questionnent. Je vais le représenter avant ! Avant le combat. On comprendra, à sa façon de regarder et de bander ses muscles, que le Philistin est sa cible. Je veux que le mouvement soit perceptible. Rien de pire qu'une figure inanimée. Sans mouvement, elle est deux fois morte. Mon David sera beau par son corps et son âme pure. Je veux le sculpter à l'instant où il s'apprête à s'élancer vers Goliath, quand tout le monde s'enfuit. "
De ce petit livre on pourrait dire qu'il gomme et dégomme les grands hommes, mais ce n'est pas ça. Il donne et redonne plutôt.
Il donne une place à des femmes écrasées par lesdits grands hommes et dont on ignore même les noms. Il redonne les noms de grandes femmes qui ne se sont pas laissé écraser.
Il donne de la voix aussi. Le plus loin possible de l'autorité et de la « culture-phallus ». Au plus près des êtres et de la nature-ventre. Avec.
Corinne Lovera Vitali a composé ce livre sur près de vingt ans. Il semble pourtant avoir été écrit comme il se lit, dans une forme d'urgence. Pas celle de la précipitation mais celle de la nécessité intérieure, sous le flux tendu du va-et-vient dans le temps devenu "suspendu" le long de dix-neuf chapitres d'une écriture fluide comme la vie.
Comme une photographie, ce livre nous saisit. Il nous dit ce qui a lieu et que peut-être nous ignorons, la disparition de sa famille, la mort de son enfant, une vie commune que l'auteur est "la seule à prolonger". Mais il exhume surtout tout ce qui nous relie, et nous relie aussi à ceux qui ne sont plus. Il nous accompagne là où certains livres, rares, peuvent nous obliger à nous enfoncer. Il nous fait rencontrer des êtres, qu'ils soient vivants ou morts, nous donnant ainsi l'occasion unique d'éprouver l'épaisseur du temps et la volupté de l'instant, l'éternel dans l'éphémère.
Ce qu'il faut pourrait être une tombe, c'est un souffle.
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Ce qu'il faut c'est une photographie mortellement précise
Ce qu'il faut c'est une cave de lumière
Ce qu'il faut c'est le fauteuil du père dans l'atelier
Ce qu'il faut c'est une petite brune aux yeux de tueuse
Ce qu'il faut c'est caresser un crâne brûlant sous des cheveux de nouveau-né
Ce qu'il faut c'est dire son amour aux morts comme aux vivants
Ce qu'il faut c'est un boomerang pas un punching-ball
Ce qu'il faut c'est continuer de ne tuer personne
Ce qu'il faut c'est l'image impossible du corps impossible d'un fils
Ce qu'il faut c'est un pli au coin des yeux de Mel
Ce qu'il faut c'est Richard Carson Harvey Marlon Louise Jamaica David
Ce qu'il faut c'est Dona Emilia qui se tient toute raide devant le portail rouge
Ce qu'il faut c'est Gina qui éclate de rire derrière ses verres épais
Ce qu'il faut c'est la voix d'Amy qui chante en boucle
Ce qu'il faut c'est le miel que fabriquent les femmes
Ce qu'il faut c'est aux solstices écartelés
Ce qu'il faut c'est la fenêtre grande ouverte
Ce qu'il faut c'est la torche de l'Etna
Ce qu'il faut c'est sans cesse
Ce qu'il faut c'est écrire la réanimation dans la disparition
Ce qu'il faut c'est toute chose fragile ou morte restée collée à la rétine
Ce qu'il faut c'est le temps suspendu
Ce qu'il faut c'est le chagrin des sans-dieu
Ce qu'il faut c'est la couche de neige tombée cette nuit sur le Vercors
Ce qu'il faut c'est les voitures de ceux qui rentrent chez eux
Ce qu'il faut c'est une zone d'encre et de goudron
Ce qu'il faut c'est une équation impossible à résoudre
Ce qu'il faut on ne sait pas ce que c'est
Ce qu'il faut on ne peut pas même s'en expliquer
Ce qu'il faut c'est faire ce qu'il faut
Entre une chambre d'hôtel plutôt glauque et une piscine carrément sordide, le monologue d'une femme, en prose coupée, non-ponctuée, brasse les autres et se brasse elle-même. L'hôtelière n'est pas commode. Les autres non plus. Le monde extérieur non plus.