" J'ai longtemps fait partie de ces personnes qui pensaient naïvement que le cancer du sein, c'était pour les autres. Mes seins étaient trop beaux pour être touchés par la maladie. Sombre idiote ! "" Alors que ma fille fêtait ses 1 an la veille, je suis enfin allée passer cette échographie mammaire que l'on m'avait prescrite en dernier recours, à la suite de douleurs au sein diagnostiquées comme une "déchirure musculaire". J'ai fait confiance au corps médical, jusqu'à ce que la douleur me paralyse et revienne plus fréquemment, et soit de plus en plus forte. Le temps passe, la boule grossit, les douleurs s'installent, sûrement.
Et puis tout s'est enchaîné, le diagnostic est tombé : j'ai un cancer du sein agressif. À tout juste 33 ans. C'est la douche froide. Je pense immédiatement à mes enfants. Ma fille a fêté ses 1 an il y a quelques jours à peine, mon fils aîné vient juste de faire sa rentrée en maternelle. Ma vie s'arrête, je me vois mourir. Quand je reprends mes esprits, je me rends compte que des cancers du sein, il n'y en a pas qu'un, et que tous ne se guérissent pas nécessairement bien. Forcément, il fallait que je tombe sur le plus agressif, le Triple négatif, qui ne répond à aucun marqueur.
Là, j'ai un déclic : ce cancer ne m'a pas touchée pour rien, je vais en faire mon cheval de bataille. Me battre pour que les femmes de mon âge se sentent concernées, qu'elles fassent plus attention à leur poitrine, au moindre signe suspect. Pour que ce cancer soit connu du grand public et que l'on arrête de me dire qu'un cancer du sein se soigne bien. Alors que 12 000 femmes en meurent chaque année en France et que de plus en plus de jeunes femmes sont touchées...
Pourquoi personne ne nous parle du cancer lorsqu'on est enceinte ? Pourquoi de nombreux professionnels de santé ne sont pas à l'écoute de notre corps ? Pourquoi sommes-nous de plus en plus à avoir un cancer dans la vingtaine, dans la trentaine ?
C'est comme cela que ma bataille commence... "
Un témoignage inédit d'Irène Joliot-Curie sur sa mère Marie Curie. Alliant vie familiale, anecdotes privées et recherches scientifiques, voici un document rare et émouvant sur une famille d'exception et sur deux " femmes puissantes ", lauréates du prix Nobel avec leurs maris.En 1954, à l'occasion des 20 ans de la mort de Marie Curie, la revue Europe commande à sa fille Irène un article - resté confidentiel et jamais réédité jusqu'à aujourd'hui - dans lequel elle livre " souvenirs et impressions " sur sa mère.
Irène y aborde l'enseignement dont elle a bénéficié et qu'elle caractérise d'" un peu désordonné ", l'importance qu'elle et sa mère accordent à la pratique des exercices physiques, aux excursions en montagne ou à la mer, à tout type de loisirs actifs. L'une et l'autre aiment la nature et la poésie, à laquelle son grand-père a initié Irène et que Marie avait acquis dans sa jeunesse.
Les années 1914-1918 sont un tournant majeur dans la vie de Marie Curie. Elle équipe des voitures radiologiques et forme des groupes d'infirmières à la pratique des appareils à rayons X. Irène, s'implique très tôt, à 17 ans, dans le travail entrepris par sa mère dont elle devient, avec le même caractère calme et réfléchi que son père, une collaboratrice privilégiée. Elle aura bientôt une place reconnue à l'Institut du Radium où elle entreprend ses propres recherches et rencontre Frédéric Joliot. Leurs travaux communs les mèneront jusqu'au Prix Nobel de chimie en 1935. Une découverte qui complète si bien celle de Pierre et Marie Curie.
Irène aborde enfin la personnalité de Marie, ses opinions religieuses et politiques. Leurs idées se rencontrent sur la science, le plaisir de la découverte, l'horreur de la guerre qu'elles ont vue de près. Mais, contrairement à sa fille, Marie a peu exprimé, en dehors de sa famille, ses opinions sur les injustices sociales, le gâchage des ressources naturelles ou les crédits militaires.
Un témoignage unique sur une fille et sa mère qui ont toutes les deux marqué l'histoire.
" Additionne ! " : c'est le conseil donné un jour par Georges Wilson au jeune Alexandre encore à ses débuts de comédien. Un conseil qui résonne comme un précepte, presque un principe de vie, une ligne de générosité qui embarque aussi le legs des Brasseur qui l'ont précédé. Une légende familiale, surtout lorsqu'elle remonte aussi loin que celle-ci, tisse un récit aux fils entremêlés. Celui d'Alexandre, dernier du nom à occuper la scène, convoque ainsi à la fois le fantôme de Pierre, ce grand-père disparu juste après sa naissance, et l'ombre de Claude, ce père emporté pendant l'écriture de ce livre. Singulière occasion de mettre à leur place toutes les pièces de ce puzzle familial. L'âge classique de Pierre, accolé aux noms mythique des Prévert, Arletty, Renoir, Jouvet et Carné. L'âge moderne de Claude, virevoltant de Sautet à Yves Robert, en passant par Vidocq et la Boum. Enfin l'heure d'Alexandre, acteur emblématique de cet art si actuel de la série, faisant le grand écart entre le très reconnu Bureau des Légendes et le succès grand public de Demain nous appartient.
À l'écran comme sur les planches, chacun dit ainsi quelque chose de son époque, où chaque génération s'est reconnue dans un Brasseur comme incarnation de ses attentes et de ses projections. Le passé d'une lignée d'acteurs revisité par le présent de celui qui l'incarne aujourd'hui.
Le premier témoignage d'une jeune syrienne de 19 ans au coeur de l'enfer du régime des Assad. A travers son récit poignant, Fayza nous immerge dans l'histoire récente de la Syrie, auprès d'un peuple piétiné et des réfugiés. Mais jamais elle ne baisse les bras." J'ai 19 ans et j'ai l'impression d'avoir vécu mille vies. J'ai lutté pour demeurer en vie... " Fayza est syrienne. Elle est née à Zabadani, non loin de Damas. Enfant, elle a étudié " les principes du Baas " à l'école et assisté aux atrocités que commettait le régime des Assad à l'encontre de son peuple. Elle a fui quand sa ville a été rasée par l'armée syrienne. Elle a été contrainte, comme deux millions de Syriens, de prendre la route de l'exil. Son monde s'est écroulé. Elle vit aujourd'hui au Liban. Un jour, dit-elle, elle sera médecin. A condition de réussir à survivre... A travers son témoignage poignant, Fayza nous immerge dans l'histoire récente de la Syrie, auprès d'un peuple piétiné, auprès des rebelles de l'Armée libre, auprès des réfugiés. Mais jamais elle ne baisse les bras.
C'est le début d'un des plus beaux airs d'opéra français, dans les Pêcheurs de perles. Mais cela dit aussi exactement l'acte de la mémoire, la remémoration. Là le souvenir des choses belles qu'on a vues et entendues, des gens étonnants qu'on a rencontrés, remonte en bouffées vivantes: embellies peut être, car c'est le passé ; mais fidèles, personnelles, vécues; et faisant de toute façon revivre de l'inoubliable.
Ce que je crois entendre encore, ce sont des voix. Les timbres, qui sont le visage vrai des individus. Et les heures à parler, avec chanteurs, pianistes, acteurs : les uns simplement croisés (mais d'une façon qui pour moi a marqué), les autres suivis un bon bout de chemin. Jeune étudiant, c'étaient Jouvet dans son bureau de l'Athénée, Gérard Philipe dans Les Epiphanies, Chauviré dansant Mirages. Suivront Rubinstein, Silvia Monfort, Schwarzkopf, Carlos Kleiber. Tous vivent en moi avec le détail de la rencontre, l'émotion intacte, il me semble qu'il n'y a qu'à les rapporter pour ceux qui ne les ont pas connus. Dirais-je que je le leur dois ? Même la rencontre la plus brève (avec Callas, Karajan) montre d'eux quelque chose de proche et de rare, qu'on ne sait pas assez. Instantanés d'une mémoire reconnaissante, comme un disque qui ne cessera plus de tourner.
Le témoignage d'Amina, devenue célèbre pour avoir diffusé sur Facebook une photo d'elle seins nu avec l'inscription "Mon corps m'appartient". L'histoire d'un combat féministe commencé dès son enfance et dont elle est aujourd'hui un symbole international.Amina, jeune Tunisienne de 19 ans, a fait la une des journaux du monde entier en mars 2013 pour avoir diffusé sur les réseaux sociaux une photo d'elle avec l'inscription " Mon corps m'appartient " sur sa poitrine nue. Un geste pour revendiquer sa liberté dans un pays où les droits de la femme sont toujours plus bafoués. Un geste qui lui a fait endurer la séquestration familiale, puis l'opprobre de la société, y compris de la bourgeoisie progressiste tunisienne, et enfin subir la prison. Son ralliement aux Femen a fait scandale à Tunis. Depuis, elle a pris ses distances avec le mouvement et décidé de poursuivre ses études à Paris.
Revenant sur les événements qui ont secoué la Tunisie et l'ont poussée à agir, Amnia raconte aussi le milieu dans lequel elle a grandi et où a pris racine son combat féministe.
L'histoire d'une jeune femme dont le parcours force le respect, et à travers elle celle de toutes les femmes qui doivent combattre pour vivre libres de tout dogme.
Un témoignage d'une grande force et d'une grande sincérité, résolument optimiste, qui montre que les femmes sont la grande chance des quartiers populaires contre le radicalisme et le terrorisme." Aujourd'hui, plus que jamais, il me semble important de transmettre aux plus jeunes générations l'histoire oubliée de nos daronnes. Dans nos banlieues, la "daronne', c'est la première femme que tu aimes, et la seule pour qui tu peux pleurer. "Daronne', un mot derrière lequel on cache avec pudeur tout l'amour contenu dans le terme "maman'.
C'est parce que je suis sortie du chemin que la mienne avait tracé, en suivant un temps la voie d'une certaine "radicalité' religieuse, que j'ai voulu écrire ce livre. Ce qui m'a sauvé, c'est cet indéfectible lien façonné depuis l'enfance avec elle. Je suis revenue à l'endroit où j'avais rompu pour reprendre le cours de ma vie et mettre en accord toutes mes identités, qu'elles soient religieuses, culturelles, traditionnelles et nationales. Je me suis rendu compte à quel point c'était une erreur de vouloir être autre chose que ce que j'étais, une fille de daronne et fière de l'être ! "