A. La Face cachée de la BD
qui contiendra Les métiers secrets de la BD
et
B. La Face apparente de la BD
qui contiendra Les métiers apparents de la BD (ceux que tout le monde croît connaître)
et Les héros apparents de la BD (pareil)
et, enfin,
C. Le caché de l'apparent et l'apparence du caché
qui contiendra:
une réflexion générale sur la bd par Coudray illustrée de photos anciennes légendées et détournées par Reuzé
la rencontre et la collaboration de Coudray et Reuzé racontée par Coudray
des bios succinctes et illustrées des deux (Reuzé par lui-même et Coudray de même)
Entre 1930 et 1980,Tintin participe, à l'instar de ses modèles Albert Londres ou Joseph Kessel,aux grandes mutations géopolitiques du monde. Dès son périple en URSS, iltémoigne du « grand tournant » opéré par la Russie soviétique. Il découvre leCongo belge. Puis il se rend dans une Amérique sinistrée par la grandedépression. En Chine, il vit en direct l'« incident de Moukden » et combat auxcôtés des Chinois contre l'occupant japonais. Dans Le Sceptre d'Ottokar,il assiste à la montée du nazisme. Après la Seconde Guerre mondiale, ObjectifLune, On a marché sur la Lune, L'Affaire Tournesol et Cokeen stock sont de véritables chroniques de la guerre froide sur fondd'espionite, de course à l'espace, de microfilms, de terrorisme, de piraterieaérienne, de trafics d'armes et d'enlèvements de savants. Dans Les Picaros,il est pris impuissant dans la valse des révolutions-éclairs qui agitentl'Amérique latine...En resituant chaquealbum dans son contexte de création, Bob Garcia traque et décrypte lesréférences historiques, politiques et d'actualité immédiate qui se devinent en filigranedes aventures du célèbre reporter. Une nouvelle lecture du travail trèsdocumenté de Hergé, qui affirmait lui-même : « Tous mes albums portent la tracedu moment où ils ont été dessinés. » Passionné de littératurepopulaire, de musique et de bandes dessinée, Bob Garcia a publié unedizaine de romans policiers et de nouvelles, des essais et des articles sur lemonde du jazz, et des études sur Tintin. Chez Desclée de Brouwer, il a publié Tintin, le Diable et leBon Dieu (2018) ; Tintin, du cinéma à la BD (2019) ; et Anatomiedu fait divers (2020).
Hergé est né en même temps que le cinéma. Dès son plus jeune âge, il se passionna pour le 7e art, et ses « expériences cinématographiques » le marquèrent pour toute son oeuvre. Il affirma plus tard : « Je considère mes histoires comme des films », en précisant ses acteurs favoris : Charlie Chaplin, Laurel et Hardy, les Marx Brothers, etc., et en mentionnant plusieurs influences cinématographiques précises.Bob Garcia a mené l'enquête pendant plus de vingt ans et visionné des centaines d'heures de films. Après s'être intéressé aux origines de la culture cinématographique du jeune Hergé, puis aux genres, acteurs et réalisateurs qui l'ont inspiré, il a recherché les films qui furent déterminants dans la création de chacun des albums et livre ici de nombreuses références et influences inédites et stupéfiantes.Autant d'invitations, pour les cinéphiles et les tintinophiles, à jeter un nouveau regard sur le travail d'Hergé.
Passionné de littérature populaire, de musique et de bande dessinée, Bob Garcia a publié une dizaine de romans et nouvelles policières, d'études tintinophiles et d'essais et articles sur le monde du jazz. Il a publié en 2018 Tintin, le diable et le bon Dieu chez le même éditeur.
Vous avez déjà lu des albums d'Hergé et vous pensez bien les connaître. Mais est-ce si sûr ? Ainsi, par exemple, vous souvenez-vous de l'événement très important qui a inspiré Le Sceptre d'Ottokar ? Savez-vous pourquoi le Pérou n'a pas du tout apprécié la parution de L'Oreille cassée ? La gare de Moulinsart a-t-elle existé ?... En cherchant la réponse à ces 300 questions vous allez lire ou relire les albums avec un autre oeil et vous saurez pourquoi ils sont destinés aussi bien aux enfants qu'aux adultes de 77 ans et même plus !
Bien qu'issu d'un milieu aux convictions étroites, Georges Remi dit Hergé (1907-1983) est parvenu à donner naissance à une oeuvre ouverte et universelle. Pour Hergé, la bande dessinée ne fut jamais un art mineur. Il voulut tout faire entrer dans Les Aventures de Tintin : ses curiosités et ses angoisses, ses passions et ses rêves, sa sensibilité au siècle. Quelques semaines avant sa mort, il déclarait y avoir mis toute sa vie. Il y avait mis en tout cas la plus belle part de lui-même. Benoît Peeters, spécialiste de l'oeuvre d'Hergé qu'il connaît mieux que personne évoque dans ce texte passionnant, plein d'anecdotes révélées pour la première fois, l'itinéraire complexe de ce créateur et cet art de la bande dessinée qu'il a porté au plus haut.
Au cours de ses nombreux voyages, de 1929 à 1976, Tintin n'hésite pas à se fondre parmi la population qui l'entoure en adoptant ses costumes. La lecture des albums des aventures de Tintin permet d'analyser presque un demi-siècle de mode vestimentaire en Europe et d'admirer des costumes venus des pays où Tintin était censé exercer son métier de reporter : en Amérique, en Asie, en Afrique. Hergé a mis un soin particulier à reproduire les vêtements de l'époque des habitants des pays traversés par son héros.
Quoi de mieux qu'un manuel sous forme de BD...
pour vous guider dans l'art de créer une BD ?
Pour les amoureux de la BD de 8 à 88 ans !
De l'aventure
Des case vierges pour dessiner et développer votre propre style
Cet ouvrage a été conçu pour aider le lecteur à identifier les influences artistiques, picturales, cinématographiques, musicales ou littéraires du père de Tintin. Où peut-on voir un tableau de Picasso ou un autre de Sisley ? Quels designers modernes ont inspiré Hergé pour représenter le mobilier présent dans les albums ? Quels cinéastes ont influencé Hergé ? Avec les moyens de l'époque, Hergé avait réussi à rassembler une documentation très variée, tant artistique que scientifique.
Si tout semble avoir été dit et écrit sur René Goscinny, son oeuvre cinématographique et télévisuelle a trop souvent été survolée. Après avoir débuté comme gagman, Goscinny est devenu producteur de ses films, à la tête d'un important studio d'animation européen (avec Uderzo). On lui doit trois films, trois téléfilms, cinq dessins animés et une série télévisée, sans compter des participations à des scénarios et des projets non aboutis. Collaborant régulièrement avec Pierre Tchernia et une équipe de comédiens fidèles (Roger Carel, Michel Serrault, Micheline Dax, Michel Galabru, Rosy Varte, Jean-Marc Thibault...), il a écrit des scénarios qui lui ressemblent, et qui ont dans son oeuvre une place aussi importante que les albums d'Astérix ou les livres du Petit Nicolas.
Cet ouvrage donne un coup de projecteur sur la carrière audiovisuelle de René Goscinny, 40 ans après sa mort, et à l'occasion d'une rétrospective « Goscinny et le cinéma » organisée par la Cinémathèque française à l'automne 2017.
Tintin est né dans le monde très catholique de la bande dessinée franco-belge de l'entre-deux guerres. C'est donc tout naturellement qu'Hergé a distillé de multiples allusions aux grandes valeurs du christianisme, fondamentalement ancrées en lui, au fil des albums qu'il a créés. Incarnées par son héros, elles sont omniprésentes dans une oeuvre qui témoigne également d'un intérêt très documenté et respectueux du dessinateur pour les autres croyances.Après avoir resitué chaque bande dessinée dans son contexte de création, Bob Garcia s'attache à répertorier les références aux religions, mythes ou superstitions qui apparaissent dans l'oeuvre hergéenne. Il nous démontre ainsi que, contrairement aux procès d'intention dont elles ont pu faire l'objet, les Aventures de Tintin nous enseignent la tolérance, le respect et l'ouverture sur le monde.
Passionné de littérature populaire, de musique et de bande dessinée, Bob Garcia a publié une dizaine de romans et nouvelles policières, d'études tintinophiles et d'essais et articles sur le monde du jazz. Son dernier roman aux éditions du Rocher, Les Spectres de Chicago, est paru en 2016.
L'ascension du 9e Art :
Nathalie Heinich, L'artification de la bande dessinée
Benoît Mouchart, Le festival d'Angoulême, instrument de légitimation
Philippe Dagen, Sens dessus dessous. Art contemporain et bande dessinée
Pascal Ory, Une vie avec la BD (entretien)
La conquête d'une place :
Fabrice Piault, Naissance d'un marché
Antoine Torrens, La bande dessinée en bibliothèque. La constitution d'une géographie inconsciente
Éléments d'une histoire :
Thierry Groensteen, 1833-2000 : une brève histoire de la bande dessinée
Jean-Pierre Mercier, La bande dessinée américaine, entre mass media et contre-culture
Benoît Mouchart, 2000-2017 : les mutations de la bande dessinée
Jean-Marie Bouissou, Le manga en douze questions
Benoît Mouchart - Jacques Tardi, Abattre les jours (entretien)
L'écriture et l'image :
Benoît Peeters, Une écriture spécifique
Tristan Garcia, Enfance de la bande dessinée. L'art des images et des âges
J. M. G. Le Clézio, Un enthousiasme d'enfance
La folie Tintin :
Pierre Assouline, Hergé sacré, sacré Tintin!
Rémi Brague, Tintin, ce n'est pas rien!
Jean-Luc Marion, Tintin comme système. Esquisse d'une interprétation
Hubert Védrine, BD, histoire et géopolitique
La BD à l'école :
Cécile Gonçalves, La BD a sauvé mes cours de philo
Vincent Marie, Fragments d'une guerre dessinée. La BD historique et la Grande Guerre
Lucie Servin, La mémoire de la Shoah et sa représentation dans la BD
David Vandermeulen, La BD et la transmission du savoir
On a longtemps cherché à savoir si la bande dessinée était un art. Mais le développement des études de bande dessinée au cours des dernières décennies a largement contribué à transformer le questionnement lui-même : il s'agit aujourd'hui de comprendre la place qu'elle occupe dans le système médiatique. Quelles sont les circulations médiatiques qui structurent la bande dessinée ? Quels phénomènes d'hybridation se jouent entre la bande dessinée et les médias qu'elle rencontre (photographie, peinture, littérature, arts vidéoludiques, etc.) ? Quelles formes de mémoire, quels usages de la citation, quels mécanismes d'appropriation sont à l'oeuvre dans les bandes dessinées ? Comment ces phénomènes transforment-ils le rôle de l'auteur, ou la fonction de l'éditeur, ou encore la pratique de l'exposition de bande dessinée ? Du Japon aux États-Unis en passant par la France, l'Allemagne ou le Canada, ce livre met en évidence la fécondité du croisement entre études intermédiales et études de bande dessinée.
Quel mystère cadence les gestes et expressions des personnages de bande dessinée ? Comment une simple série d'images, fixes et bidimensionnelles, peut-elle prêter chair à des corps si dynamiques qu'ils semblent se mouvoir sur la page et que l'on pourrait presque sentir, entendre, toucher ? A travers deux entretiens avec deux grands auteurs de BD, Frédéric Boilet et Lorenzo Mattotti, et douze contributions universitaires, cet ouvrage, invite sous l'angle de l'interdisciplinarité, à l'exploration de ces corps dessinés aux multiples langages.
La bande dessinée est née sur papier et peut-être même du papier : depuis les journaux grand public ou spécialisés, les fascicules de petits formats ou les albums cartonnés, jusqu'aux romans graphiques d'aujourd'hui. Mais elle investit également depuis quelques années les supports numériques et se développe sur Internet. Le numérique interpelle la bande dessinée et sans doute la bouscule-t-il quelque peu, car il offre des possibilités que n'autorise pas le papier : introduire du mouvement, du son etc. Mais alors, est-ce encore véritablement de la bande dessinée ? À l'inverse, la bande dessinée possède une réelle capacité à investir ses supports et à les reconfigurer selon ses propres règles... Cet Essentiel, illustré par les dessins de Martin Guillaumie, réunit auteurs, acteurs et théoriciens de la bande dessinée. Il fait le point sur la question de la relation entre bande dessinée et numérique pour apporter des réponses et offrir des éléments de réflexion critique.
"Mieux vaut exercer son intelligence à des conneries que sa connerie à des choses intelligentes." Les Shadocks Nous aimons tous les Schtroumpfs. Leur univers fait partie intégrante de notre enfance. Pas question, pour l'auteur, d'en casser la magie ou d'en rompre le charme ; mais bien au contraire de prolonger le plaisir autrement...
Les Schtroumpfs peuvent être étudiés sous une infinité d'angles : culturel, esthétique, marketing, économique, juridique, historique, sociologique, psychologique, psychanalytique. Pédagogique également : ils s'adressent en priorité à un public d'enfants. Une telle approche explique certains traits saillants du monde des Schtroumpfs, comme l'absence de sexualité. Le village des Schtroumpfs peut apparaître comme la métaphore d'une classe d'école.
Mais allons plus loin dans l'analyse :
Les petits lutins de Peyo se ressemblent tous : bonnet blanc, collant blanc, corps bleu, petite schtroumpf bleue, excepté le grand Schtroumpf, ils vivent en collectivité et travaillent tous à une cause commune : réparer le village après le passage d'un méchant, bâtir un pont sur la rivière Schtroumpf... l'initiative privée est rarement récompensée, elle est même la plupart du temps réprimée, ils prennent leur repas tous ensemble dans une salle commune, ils ont un chef unique, ils sortent très rarement des limites de leur petit pays...
Cela ne vous évoque rien ? Une dictature politique par exemple ?
Antoine Bueno, professeur à l'IEP de Paris, nous propose une étude intéressante autant que divertissante émaillée d'exemples divers pris dans l'oeuvre de Peyo. Son raisonnement étayé en étonnera plus d'un, et livrera aussi toutes les réponses aux questions fondamentales que pose la série, comme la taille réelle des Schtroumpfs.
A l'issue de la lecture, nous espérons qu'il vous aura convaincu d'une chose : Le monde des Schtroumpfs semble bien un archétype d'utopie totalitaire. Alors, cela change-t-il pour autant le regard que nous portons dessus ? En aime-t-on moins les petits lutins de Peyo ? Sans doute pas. Faut-il s'en inquiéter ? C'est toute la question...
BD et monnaie sont plus complexes qu'on ne le dit. La BD n'est pas une distraction réservée à l'enfance, mais un art de la représentation permettant une distance critique avec notre mode de représentation ; la monnaie n'est pas, quoi qu'en dise la théorie économique dominante, un voile neutre n'ayant aucune influence sur l'activité économique. BD et monnaie sont des médias, des supports facilitant et nourrissant le lien social. C'est, en tout cas, ce que montre cet ouvrage collectif. Ce dernier rassemble des chercheurs qui analysent comment des albums du neuvième art nous aident à mieux comprendre ce qu'est le phénomène monétaire. Au fond, ce livre est un pari : montrer que l'art de simplifier le réel permet de comprendre la complexité du monde.
M6Kid sur M6, TFOU sur TF1 ou encore Midi les Zouzous sur la 5, toutes ces émissions ont contribué à enchanter la vie de la plupart des jeunes nés dans les années 90. Vous ne trouverez pas ici une simple compilation de 36 mangas mais un partage de connaissances et un appel au voyage vers le Japon. Page après page, vous découvrirez ou redécouvrirez des mangas qui vous feront frémir comme Berserk de Kentaro Miura ou bien rire comme Mirumo de Hiromu Shinozuka.
Chers lecteurs, laissez-vous transporter au travers des différents mangas qui ont tant bercé ma vie.
Auvergnat de naissance, Pierre-Alexandre Dufraisse a grandi dans les années 90 entouré de mangas. Le jeune homme de
29 ans se passionne également pour le Japon et les jeux vidéo.
Longtemps perçue avec méfiance, la bande dessinée a depuis gagné sa place dans les bibliothèques, les écoles, les musées, les galeries... Si elle a obtenu de haute lutte le statut de « neuvième art » en France et en Belgique, c'est notamment grâce à une nouvelle génération d'auteurs, aux cercles bédéphiles et même, en France, grâce à l'État. Toutefois, son entrée au panthéon des arts est aussi le fruit d'une mutation décisive dans les circuits de diffusion. Pendant des décennies, la bande dessinée est restée un produit de presse et l'album, quant à lui, était tout au plus un produit de luxe. Mais dans la deuxième moitié du XXe siècle, le marché de l'édition se transforme en profondeur, et bascule de l'univers de l'illustré vers celui du livre. Cet ouvrage explore ce passage de la presse à l'album, et montre comment ce processus affecte les manières de créer, de transmettre et de lire la bande dessinée. L'album transforme les métiers du dessin, bouleverse les manières de raconter en images, et contribue au sacre de l'auteur. Il confère à la bande dessinée une respectabilité ; il la dote, également, d'une mémoire, forgeant peu à peu un canon des littératures dessinées. L'identité de la bande dessinée franco-belge ne tient-elle pas au rôle central de l'album ? Ce format, si banal en apparence et pourtant si singulier à l'espace franco-wallon, participe à l'émergence d'une nouvelle culture graphique.
" Il y a toujours un peu de l'auteur dans un personnage... Pourtant Astérix adore le sanglier, moi, j'ai horreur de ça ! " GOSCINNY" Il y a toujours un peu de l'auteur dans un personnage... Pourtant Astérix adore le sanglier, moi, j'ai horreur de ça ! " Que savons-nous réellement d'Astérix : quel est le secret de la potion magique ? Pourquoi le nom d'Astérix ? Pourquoi des Gaulois ? Quelles ont été les sources d'inspiration de René Goscinny ? Quelle était sa méthode d'écriture ? Comment travaillait-il avec Uderzo ? Comment expliquer ce succès ?
Voici l'histoire d'Astérix racontée par son co-créateur, René Goscinny, disparu prématurément en 1977. Rassemblées sous forme d'abécédaire, des centaines de citations composent ce " récit " inédit émanant directement de celui qui, un jour, écrivit pour la première fois sur une feuille de papier le nom " ASTÉRIX ".
Avec son ami dessinateur Albert Uderzo, le génial scénariste ignorait alors qu'il venait de créer un héros planétaire : 350 millions d'albums vendus et plus de 150 traductions.
Astérix, Baffes, Banquet final, Bing, Calembours, César, Cinéma, Corses, Érotisme, Falbala, Gaulois, Idéfix, Imbéciles, Normands, Obélix, Potion magique, Romains, Sanglier, Toutatis, Vercingétorix... sont quelques-uns des vocables évocateurs de l'univers d'Astérix présentés dans ce volume.
En ce temps de crise des légitimités culturelles, il est pour le moins pertinent de faire le point sur les statuts des productions qui en sont l'objet. Et ce, quelle que soit leur position au sein du marché concerné, jusqu'il y a peu dominante ou, inversement, dominée. Se focaliser sur la bande dessinée parmi ces productions s'avère particulièrement de circonstance, pour peu que l'on tienne compte de la critique qui lui est faite.
Aujourd'hui la bande dessinée est partout au point que l'on ne prête guère attention à la singularité de sa présence. À la une des magazines, dans les manuels scolaires, sur les murs des villes, l'image bédéiste a colonisé l'imaginaire des sociétés contemporaines. Qu'ils soient férus de littérature graphique, simples amateurs, indifférents, voire hostiles, les contemporains, face à cette débauche d'images, ne peuvent ignorer des personnages devenus familiers. Lecteurs et lectrices, de tous les âges et de toutes conditions, peuvent avec ravissement se plonger dans les univers de la BD, découvrir des mondes improbables, suivre des reportages, prendre la mesure des connaissances scientifiques. Ainsi se déploie une douce accoutumance à toutes les formes de narrations graphiques. Revues, festivals, rencontres contribuent à maintenir ou à accroître la dépendance aux bulles et aux cases. Mais, miroir déformant, la bande dessinée offre aussi un panorama des addictions à l'alcool, au tabac ou au sexe.
La BD a souvent mis en scène des croyances ou pratiques religieuses. Certains auteurs se contentent de faire écho à la culture ambiante. Mais d'autres nourrissent une réflexion sur la foi ou sur l'histoire des structures confessionnelles. D'autres enfin font oeuvre prosélyte, cherchent à convaincre par le biais des cases et des bulles. De tels liens suscitent de multiples interrogations. Quelles limites peuvent imposer aux dessinateurs et aux scénaristes les canons d'un culte ou un clergé ? Quelles solutions adoptent les auteurs pour faire entrer le spirituel dans la logique des strips et des planches ? Comment une « nouvelle BD », plus adulte et plus irrévérencieuse, renouvelle-t-elle le traitement des sujets religieux ? Cet ouvrage entend aborder de telles questions de la manière la plus large possible. On y évoquera en effet l'école franco-belge, mais aussi les comics, les mangas, et des productions moins connues, comme les BD arabes et turques, israéliennes, africaines. De même, diverses religions seront prises en compte : le christianisme, l'islam, le judaïsme, le bouddhisme, mais aussi un prophétisme africain comme le kimbanguisme.
Philippe Delisle est professeur d'histoire contemporaine à l'Université Jean Moulin de Lyon. Il a fondé et dirige la collection « Esprit BD », au sein de laquelle il a déjà publié plusieurs volumes sur la BD franco-belge.
Au cours des cinquante dernières années, Astérix a parcouru le monde, et pas seulement dans de savoureuses aventures. Traduite dans plus de cent langues et dialectes, la série a aussi conquis le monde pour le plus grand bonheur de générations de lecteurs. Enfin, elle est devenue transmédiatique, grâce aux dessins animés, films et autres jeux vidéos. Il fallait bien un colloque international à l'université Sorbonne Nouvelle pour célébrer le cinquantenaire du plus célèbre des guerriers gaulois Des universitaires d'horizons divers, exégètes, traducteurs, traductologues, spécialistes des médias, venus de Gaule, d'Hispanie, d'Helvétie, mais aussi d'Égypte et du Japon, ont exploré le monde, les mondes, d'Astérix. Le présent ouvrage est une sélection des contributions présentées lors du colloque. Nul doute qu'il répondra aux questions que le lecteur peut encore se poser sur le « phénomène Astérix ».