La fin de Satan est le vaste poème épique et religieux de Victor Hugo (5 700 versets). Si les parties les plus anciennes datent de 1854, elles n'étaient pas encore considérées comme un tout particulier et Hugo pouvait encore songer à les inclure dans ses Petites Epopées. À partir de 1855, Hugo conçoit sa vision, qu'il annonce dans la préface de la première série de La Légende des Siècles: ce n'est que la première partie d'un énorme ouvrage contenant les deux autres ouvrages, La Fin de Satan et Dieu, qui sera publié prochainement, mais en fait ils sont encore inachevés. Après y avoir travaillé à nouveau en 1860-1862, Hugo n'y retournera pas et le poème sera publié à titre posthume en 1886.
Écrit en 1936, Kamayani est une épopée moderne construite autour du thème de la genèse de l'espèce humaine à l'issue du déluge. C'est un très beau texte poétique dans le style Chayavad, "ombrisme", école inspirée notamment des romantiques anglais. La nature et l'expression des sentiments y tiennent une grande place et les grands thèmes qui de tout temps ont inquiété l'âme humaine sont traités dans un ample mouvement lyrique trouvant sa source d'inspiration dans la littérature sanskrite ancienne et son aboutissement dans l'accès à la Félicité suprême telle que la conçoit la philosophie sivaïte.
A PROPOS DES AUTEURS
Jay Shankar Prasad (30 janvier 1889 à Bénarès - 15 novembre 1937 à Bénarès) était une figure célèbre de la littérature hindi moderne ainsi que du théâtre de langue hindi. Prasad était son nom de plume.
Nicole Balbir, préfacière de cet ouvrage, est née le 6 juin 1924 et morte le 9 décembre 2008. Elle a été professeur de français à l'University of Patna, Patna, Bihar, Inde (1952-1955) ; professeur de hindi à l'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO), Paris (1974-1992) ; directrice du département Asie du Sud, INALCO (1980-1990) ; directrice, Centre d'études et de recherche sur le sous-continent indien, INALCO (1976-1992).
Jagbans Kishore Balbir, traducteur de cet ouvrage, est né le 1er juin 1921 et mort le 12 avril 2018. Il écrivait an anglais, en français et en hindi. Il fut professeur de sanskrit (1952-1962), administrateur civil (gouvernement de l'Uttar Pradesh, Inde), ancien chef de section, Division de l'enseignement supérieur, Secteur de l'éducation, UNESCO, Paris (avant 1992).
Dans un royaume où la lumière est reine, des créatures jalouses vont venir voler les pierres qui la génère.
La guerrière réussira-t-elle à les récupérer ?
Les morts-vivants ont de longue date envahi grands et petits écrans. Voraces insatiables, ils s'attaquent à présent à la littérature : les voici hantant les colonnes de notre Panthéon. Les auteurs qui y reposaient paisiblement marquent désormais les romans français et francophones contemporains du sceau de leur obsédante présence : celle-ci se manifeste moins par une prolifération intertextuelle que par une véritable résurrection, qui peut prendre la forme de zombis walks, de revenances spectrales ou de réincarnations en tous genres.
Entrons donc dans la maison des morts et suivons leur titubant cortège : au détour d'étranges rencontres avec Baudelaire, Rimbaud et d'autres, on y trouvera quelques réflexions sur l'état présent de la littérature, sur son dialogue avec la culture populaire et sur le rapport des lecteurs et des auteurs d'aujourd'hui au patrimoine littéraire.
Les Hymnes homériques sont une collection de courts poèmes épiques, qui dans l'Antiquité étaient souvent attribués à Homère, d'où leur nom. Aujourd'hui, on estime que le plus vieux des hymnes, celui à Déméter remonte à l'époque d'Hésiode. Chacun des hymnes est dédié à un dieu, et est destiné à être chanté par l'aède en guise de prélude ou proème (du grec ancien prooimion), avant de passer à une oeuvre plus longue.
On parle rarement de ces oeuvres, qui appartiennent malgré tout à ce patrimoine culturel, qui nous permettent de mieu comprendre cette civilisation et son mode de pensées.
Dès leur parution, Les Fleurs du Mal provoquèrent un tel scandale que le recueil dut être repensé en entier. La seconde édition du livre, considérablement augmenté en réaction à son immédiate défiguration, mit quatre ans à paraître. De cette infortune, Baudelaire fit une vertu. On connaît la suite : il ne cesserait dès lors plus de revenir sur ses poèmes, n'écrivant jamais qu'en se retournant sur soi-même. Ce besoin de retoucher l'oeuvre antérieure, non pas en vue de l'embellir mais de la détériorer, il faut vraisemblablement en chercher l'origine dans la sanction qu'on lui infligea dès le départ. Nulle part cette correction n'est plus apparente que dans ses Petits Poèmes en prose qui se présentent d'abord comme la copie ironique et dégradée des grands poèmes en vers. En apparence inachevée, cette réplique agressive n'en possède pas moins une unité qui lui est propre. De fait, quel que soit l'objet sur lequel Baudelaire choisit d'intervenir, c'est toujours de son écriture qu'il s'agit au fond, de son oeuvre dont la maîtrise semble lui échapper, à mesure qu'il cherche à l'achever : comment finir, par quel moyen boucler ce qu'il n'a eu de cesse de désigner comme un pendant à son unique recueil ?
Cette inlassable et systématique intervention en prose sur sa propre matière poétique, cette repensée baudelairienne, est au centre de l'essai que Jean-Louis Cornille consacre aux Petits Poèmes en prose, une oeuvre sans nom.
Le style ludique de Jean Babineau transforme la forme romanesque par le choc des codes et des conventions. Avec Gîte, l'auteur poursuit un projet d'écriture qui se veut à la fois portrait liguistique, épopée familiale et satire joycienne de la vie en Acadie.
Diderot, qui n'a cessé de s'interroger sur la nature des événements et sur les limites du langage, a fini par produire une philosophie des singularités dans laquelle la question du moi occupe une place importante. Cette aventure intellectuelle et artistique constitue l'objet du présent essai. Trois questions l'organisent : Comment dire les singularités ? Qu'est-ce que le moi selon Diderot ? Quel rôle jouent les fictions et la création littéraire dans cette exploration du monde humain ? On découvre ainsi un penseur attentif à la variété des expériences et soucieux de ne pas trahir le réel. Paradoxalement, cette exigence le conduit, après d'autres, à inventer des fictions d'un type particulier, comme Jacques le fataliste, Le Neveu de Rameau ou Le Rêve de D'Alembert. C'est précisément pour définir cette catégorie d'oeuvres que Franck Salaün a forgé le concept de fiction pensante.