Lauréat du Dayton Literary Peace Prize, un court roman stupéfiant d'intensité, un texte riche, souvent dérangeant, sur un passé qui n'en finit pas de résonner. Je n'ai pas été un nazi. Ce que je veux te raconter ne concerne ni des atrocités, ni un génocide. Je n'ai pas vu les camps de la mort et je ne suis pas qualifié pour en dire un seul mot. J'ai lu le livre de Primo Levi sur ce sujet, comme tout le monde. Sauf qu'en le lisant, nous, les Allemands, nous sommes obligés de penser : Nous avons commis cela.Longtemps, les questions posées par Callum à son grand-père allemand sur la guerre sont restées sans réponse. Et puis, un jour, Meissner s'est décidé à raconter.
Sa vie de soldat sur le front de l'Est, les débuts triomphants, l'esprit de corps, l'ivresse des batailles, et puis le froid, la faim, la misère. Et surtout l'année 1944 quand lui et ses camarades ont compris que la guerre était perdue ; que tout ce en quoi ils avaient cru, tout ce qui les faisait tenir, l'appartenance à une nation, l'espoir d'une guerre rapide, les rêves de retour, tout était en train de s'écrouler ; que dans la déroute, les hommes ne sont plus des hommes ; que le désespoir vous fait accomplir le pire et que rien, jamais, ne permettra d'expier la faute de tout un peuple.
Sur fond de lutte pour survivre des Juifs polonais pendant la Deuxième Guerre mondiale, ce roman évoque amours de jeunesse, questionnements sur l'identité religieuse et nationale et, au lendemain de la libération soviétique, intrigues politiques de la Guerre Froide et mouvements d'émigration vers le Nouveau Monde à travers l'obsession d'une vengeance.
Dans les derniers jours d'août 1939, Michal Klein, 14 ans, ses parents et sa soeur, montent à bord d'un train en direction de l'Est, abandonnant leur vie confortable de Kalisz, en Pologne, pour fuir le conflit imminent avec l'Allemagne.
Pour le jeune adolescent juif, contraint de vivre sous l'occupation allemande meurtrière de sa patrie polonaise, c'est le début d'un parcours long et difficile. Il vit d'abord avec sa famille chez sa tante et son oncle à Lublin, puis il part se cacher avec sa soeur à la campagne, dans une ferme près de Lublin. Lorsque les Nazis entreprennent sérieusement l'extermination des Juifs, il rejoint les partisans juifs dans les forêts polonaises pour combattre les Allemands et protéger la population juive.
Michal devient progressivement un tueur endurci, cherchant à se venger de l'anéantissement de son peuple. Il rencontre et tombe amoureux d'une femme fascinante, un des leaders de l'aile socialiste de la Résistance polonaise, et cette histoire d'amour façonne le reste de sa vie. Tout en cherchant sa soeur, disparue dans le chaos des migrations d'après-guerre, Michal s'engage à régler ses comptes avec d'anciens Nazis et collaborateurs polonais. Son parcours le mène, d'étape en étape, à travailler pour le gouvernement de la Nouvelle-Pologne puis à errer dans les camps de personnes déplacées en Allemagne et enfin, au Mexique et aux États-Unis.
"Une fresque comme seule la mémoire de la Seconde guerre mondiale peut en produire. Martin Carnoy s'inscrit dans la lignée d'Imre Kertesz et d'Art Spiegelman."
Laurent Binet
De Tanger à Madrid, dans le monde feutré des ambassades, une jeune couturière se bat pour la cause des Alliés. Trahie par l'homme qu'elle aimait, Sira, vingt ans, se retrouve seule à Tétouan. La guerre civile ravage l'Espagne et elle ne peut rejoindre sa mère à Madrid. Sans argent, sans amis, elle ne doit sa survie qu'à son seul talent : la couture. Comment peut-elle imaginer qu'en montant un atelier de confection elle se prépare à une existence d'aventurière ? Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, les riches expatriées retenues au Maroc par les hostilités affluent chez la jeune femme : elle seule sait recréer les derniers modèles de Paris. Sira conquiert ainsi ses entrées dans les plus grandes maisons, où se fomentent les alliances entre nazis et franquistes. Bientôt, elle est approchée par les services secrets britanniques. Pour eux, la couturière aux doigts d'or invente un très astucieux système de communication cryptée. Mais la guerre des espions n'est pas un jeu d'enfant. Envoyée à Tanger, à Madrid et à Lisbonne, Sira doit déjouer les pièges très sophistiqués d'ennemis aux manières policées, mais à la férocité bien réelle.
En cette fin d'été 1943, à Sochaux, les frères Peugeot sont contraints de faire tourner leur usine pour l'occupant allemand, afin d'éviter aux ouvriers d'être envoyés outre-Rhin. Mais l'arrivée de Ferdinand Porsche venu superviser la fabrication d'un engin inconnu est de mauvais augure. L'ingénieur Pierre Santini en est convaincu, il s'agit d'une arme redoutable, capable de donner un avantage décisif à l'ennemi. À Paris, la fille de Santini, Constance, voit sa première rentrée en tant qu'institutrice assombrie par la guerre lorsqu'un enfant juif de sa classe est menacé. Suivra-t-elle l'énigmatique Hadi, rencontré à la mosquée de Paris, dans ses activités secrètes ? Père et fille devront faire preuve de courage pour aviver l'esprit de résistance au coeur de ces années noires.
Les destins entrelacés de trois femmes qui croient au pouvoir des livres pour triompher des moments les plus sombres de la Seconde Guerre mondiale.
Berlin, 1933. Après le succès de son premier roman, l'écrivaine américaine Althea reçoit une invitation pour participer à un programme d'échange culturel en Allemagne. À la barre, un charismatique nouveau chancelier...
Paris, 1936. Elle a peut-être fui Berlin pour Paris, mais Hannah découvre que la Ville Lumière n'est pas le refuge contre l'antisémitisme qu'elle pensait trouver. Tourmentée par le rôle qu'elle a joué dans la trahison qui a détruit sa famille, Hannah se consacre à son travail à la Bibliothèque allemande des livres brûlés.
New York, 1944. Depuis que son mari a été tué en combattant les nazis, Vivian mène sa propre guerre : empêcher les tentatives d'un puissant sénateur de censurer les Armed Service Editions, des livres de poche qui sont expédiés par millions aux soldats à l'étranger.
Leur combat commun contre la censure et la haine réunira ces trois inoubliables héroïnes dans un flot d'émotions et de poésie inouï.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Carole Delporte
À propos de l'auteur
Née en Pennsylvanie, Brianna Labuskes est journaliste. Elle a écrit neuf romans, dont La Bibliothèque des livres brûlés est le premier traduit en français.
Georg Elser n'était qu'un simple et discret ébéniste. Mais, alors que la Seconde Guerre mondiale éclate, il a bien failli tuer Hitler, tout seul. Le 8 novembre 1939, le Führer n'a échappé que de treize minutes à la bombe de ce menuisier antinazi. Qui est cet homme ? Quelles sont ses motivations ? Comment a-t-il préparé cet invraisemblable attentat ?
Dans ce "roman vrai", Jean-Baptiste Naudet raconte l'incroyable machination de Georg Elser et les péripéties de sa folle tentative. Pour reconstituer sa vie, il s'est appuyé sur des documents d'archives, sur les témoignages de ses proches et sur sa confession à la Gestapo.
Grand reporter, Jean-Baptiste Naudet a couvert une dizaine de conflits à travers le monde. Son premier récit, La blessure, est publié chez L'Iconoclaste. Après Seul pour tuer Hitler, paru chez Novice en 2022, Seul face au Führer est le second livre d'un projet éditorial qui retrace l'histoire des deux loups solitaires qui ont tenté d'éliminer Hitler.
« Fleuris là où tu es plantée. », c'est le conseil que Christine Bolz reçoit de sa grand-mère, sa bien-aimée Oma. Mais Christine, 17 ans, domestique, sait que le monde entier l'attend au-delà de son petit village allemand. Un monde qu'elle a commencé à apercevoir grâce à la musique, aux livres et à Isaac Bauerman, le fils cultivé de la riche famille juive pour laquelle elle travaille.
Pourtant, l'avenir qu'elle et Isaac rêvent de partager fait face à de plus grands défis que leur différence de niveau social.
À partir de l'automne 1938, l'Allemagne se transforme rapidement sous le régime hitlérien. Des affiches anti-juives pullulent, les rébellions sont réduites au silence et une nouvelle loi interdit à Christine de reprendre son travail chez les Bauerman et d'avoir une relation avec Isaac.
Durant les mois et les années qui vont suivre, Christine va affronter la colère de la Gestapo et les horreurs de Dachau, désespérée d'être avec l'homme qu'elle aime, de survivre et de s'exprimer.
« Là où sont tes racines trouvera une bonne place sur vos étagères, aux côtés de Elle s'appelait Sarah de Tatiana de Rosnay et de La Nuit d'Elie Wiesel. » - The New York Journal of Books
« Un premier roman magnifiquement écrit. Ellen Marie Wiseman tisse une histoire faite d'intrigues, de terreur et d'amour d'un point de vue rarement décrit dans les romans sur l'Holocauste. » - Jewish Book World
« Un premier roman extraordinaire auquel les voyages d'enfance de l'autrice rendant visite à sa famille en Allemagne ont donné un réalisme déchirant. » - RT Book Reviews
Jean, l'enfant trouvé, a été élevé par un couple de bergers analphabètes, frustes et superstitieux. Le service militaire va heureusement le sauver de cet enfer. Avec l'aide d'un instituteur, il apprend enfin à lire et écrire, découvre la chaleur d'un vrai foyer. Puis ce sera la « drôle de guerre » aux frontières de l'Est, et la débâcle. Le début d'une longue errance qui ramène Jean vers le Sud, jusqu'à sa rencontre avec Joseph, son ami, son double, et Dorine, un coeur simple, tombée éperdument amoureuse du jeune homme. Mais alors que la guerre se rapproche, Jean pourra-t-il échapper à son destin ?
Ancrée dans la beauté sauvage des hauts plateaux balayés par les vents du Midi, l'histoire de ce garçon sans famille, sans repère, en quête d'un peu de chaleur humaine et d'amour, nous bouleverse. Jean Dolin restera probablement comme l'un des personnages les plus purs et les plus attachants de l'oeuvre de Christian Signol dont la sensibilité et la justesse éclatent à chaque page de ce grand roman.
Gemma Harper est une jeune New-Yorkaise ambitieuse dont les certitudes vacillent à la mort de sa mère. C'est au coeur d'une Normandie inconnue que ses pas vont la guider à la découverte de ses origines cachées, liées à celles de Philippine, femme au destin romanesque durant la Seconde Guerre mondiale. 2000, Gemma est une jeune New-Yorkaise vive, séduisante, pragmatique, travaillant avec passion dans l'entreprise familiale de produits alimentaires. A la mort de sa mère, elle découvre que sa " vraie " grand-mère était française ; elle décide alors de partir, seule, sur ses traces. Ce voyage à la recherche de ses origines la conduit en Normandie. En sillonnant la région, Pont-l'Evêque, Le Havre, Barfleur, Colleville, l'Américaine recueille les témoignages de ceux qui ont connu Philippine. Tout commence en 1944, quand, en faisant du marché noir à Deauville, la jeune Normande rencontre Ethan, un GI, cajun de Louisiane.
Deux destins de femmes, deux continents, deux époques... L'une est en quête, la seconde se raconte. Gemma trouvera un nouveau sens à sa vie et comprendra comment Philippine a payé le prix de sa liberté. Avec en filigrane cette question douloureuse : pourquoi a-t-elle abandonné sa fille aux Etats-Unis ?
101, avenue Henri-Martin
En cet automne 1942, le domaine de Montillac a bien changé. La vie est dure. Le bonheur a fait place aux deuils, l'insouciance aux privations. Au plus noir de l'Occupation, Léa Delmas va découvrir la délation, la lâcheté, la collaboration. Ses proches vont subir les tortures, d'autres trahir. Elle va choisir farouchement le camp de la liberté: la Résistance.
Au mépris de tout danger, dans le Paris des faux plaisirs et des vraies horreurs, elle va s'opposer à l'occupant et tenter de sauver ceux qu'elle aime... Seuls son appétit de vivre, sa jeunesse, sa fougueuse sensualité lui permettront de tenir tête...
101, avenue Henri-Martin est la suite de La Bicyclette Bleue et précède Le Diable en rit encore.
1944: la guerre a fini d'hésiter et chacun a choisi son camp. L'heure est venue des tueries, des règlements de compte et des grands affrontements militaires.
Léa a mûri. Après avoir découvert l'horreur, elle découvre le courage et la haine. Engagée dans toutes les luttes, jusqu'au bout de ses forces, elle trace son chemin volontaire de Montillac en feu à Berlin en ruine, passant par un Paris en liesse où rôdent encore les dangers. Pendant les deux dernières années de cette guerre atroce, la mort est sa compagne et c'est en elle qu'elle puise les infimes raisons d'une vie qui aura l'éclat de l'amour.
Le Diable en rit encore clôt la trilogie commencée par La Bicyclette Bleue et 101 avenue Henri-Martin.
Entre la Normandie et la Louisiane, entre deux époques, portraits croisés de deux femmes audacieuses en terre inconnue. L'une, américaine, cherche à remonter le fil de sa généalogie française et enquête sur sa grand-mère maternelle, une war bride, qui a tout quitté par amour...Au nom de la vérité, Gemma, New-Yorkaise, a fait voler en éclats son quotidien trépidant
de femme d'affaires. Sous le charme de la Normandie, elle part depuis Honfleur sur les
traces de son aïeule, Philippine, cinquante ans après, grâce à ceux qui l'ont connue.
Par amour, celle-ci a tout quitté, sa famille, sa Normandie. Pour Ethan, un beau GI rencontré
à l'été 1944, Philippine a rejoint sa belle-famille en Louisiane. Passé le choc de la découverte
du Nouveau Monde, le bonheur s'offrira-t-il à la jeune exilée, mariée, enceinte, loin des traditions
de son pays natal ?
Gemma veut savoir : quelle était la vie de Philippine, là-bas, à La Nouvelle-Orléans ?
Pourquoi est-elle rentrée en France ? Seule ?...
Entre deux continents, deux époques, portraits croisés de deux femmes entières qui
vibrent à l'unisson. Pour l'amour d'une petite fille, Lauren...
Le témoignage exceptionnel, et inédit, d'une jeune juive polonaise victime de la Shoah.Renia est une jeune juive polonaise de 14 ans lorsqu'elle commence son journal en 1939. Elle veut devenir poète et quelques vers viennent souvent se glisser au coeur de ses confidences. Mais la guerre s'installe, avec elle la répression et la traque. Les premières pages pleines de vie, d'amitié et d'amour de son carnet se gonflent peu à peu de peur, d'angoisse et de tristesse.
Renia n'a jamais eu la liberté de mettre un point final à ses écrits, elle est assassinée par la Gestapo à 18 ans. Son journal est sauvé par son petit ami, puis préservé par sa famille durant 70 ans. Il est aujourd'hui traduit pour la première fois en français.
Le rouge éclatant d'une petite robe exposée en vitrine, un livre de Kant dérobé sur le paillasson du voisin, et la magie de certaines rencontres, révèlent à Aminata qu'il existe, au-delà de sa vie de femme recluse et de l'aliénation dans laquelle son ignorance la maintient, la possibilité lumineuse d'un autre monde, et d'un autre soi-même. Traduit dans plusieurs langues, adapté au théâtre en 2021, Kant et la petite robe rouge a suscité un large écho (finaliste du prix des cinq continents de la Francophonie en 2012, prix des lycéens du salon du livre de Villeneuve-sur-Lot 2015). La réédition de ce récit inspirant (paru aux éditions La Cheminante en 2011, réédité en 2021 par les éditions do en France/Sirocco au Maroc), avec un texte révisé pour l'occasion, souhaite faire entendre sa pertinence et sa portée symbolique. Lamia Berrada-Berca, franco-marocaine, est l'auteure de neuf ouvrages publiés depuis 2010. Son écriture poétique, ciselée et puissante, explore en profondeur l'intime et la construction de soi. Elle interroge aussi les enjeux qui fondent notre rapport à la liberté individuelle.
Des années 1910 à 1960. Excentriques et altruistes, les Hocquelus vivent la douceur des jours dans leur propriété normande, au coeur d'un merveilleux jardin. La réalité rattrape cette tribu d'originaux quand le crime puis la guerre s'immiscent dans leur quotidien, épreuves qu'ils vont traverser avec leur sens unique du sublime et de l'humour.Au domaine du Paradou, perché sur une falaise normande, les d'Hocquelus ont fait du
bonheur un art de vivre. Fous de jardins et d'une fantaisie inégalable, ils ont jugé artistique
d'adopter trois fillettes d'une rousseur toute préraphaélite. Morag, Felicity, Bonnie. On parle
anglais à table, on travaille dans les sept jardins, on reçoit des artistes. Mais, en août 1939, un
peintre célèbre est assassiné au Paradou. Et l'inspecteur chargé de l'enquête n'est autre que
l'ancien fiancé de Morag. Qui est le coupable ? Dora, l'épouse et artiste brimée ? Jiddu, l'Indien
énigmatique ? Ou la " reine mère ", prête à se débarrasser de ce gêneur comme d'un arbre
mort qui masquerait la vue sur la mer ? La déclaration de guerre et l'étrange disparition de
Morag et Jiddu vont retarder la découverte de l'assassin. Et celle des secrets de la famille...
Un univers à la Agatha Christie, une plume teintée d'humour et d'excentricité.
Dans le troisième et dernier volet de cette trilogie, Maurice de Kervénoaël conte les aventures de trois amies alors que la Seconde Guerre mondiale s'achève... avec ses bonheurs et ses incertitudes.
Tandis qu'Esther parvient à gagner Londres pour s'engager auprès des forces alliées, les derniers mois de l'Occupation allemande en Bretagne sont difficiles à vivre pour Lilibeth et Maïté. Les ultimes parachutages anglais et les sabotages de la Résistance rendent l'occupant très agressif.
Du côté français, les règlements de comptes, les exactions des " résistants de la dernière heure " viennent ternir la Libération, amenant les deux femmes à regagner rapidement la capitale.
L'après-guerre se révèle aussi chaotique : tout est à reconstruire.
Lilibeth obtiendra-t-elle enfin des nouvelles de son mari et de ses enfants, restés au Maroc pendant deux longues années de séparation ? Pourront-ils reprendre le cours de leur vie ?
L'histoire de trois générations de femmes entre l'Italie et la France, liées par des secrets de famille. 1936 - Italie, la menace fasciste se précise. Salvatore et Flavia Giordano décident de quitter l'Italie de Mussolini pour rejoindre leurs cousins établis en France, dans le Lot-et-Garonne. 1944 voit la naissance de leur fille, Ornella. Seule fille et cadette de la famille Giordano, Ornella grandit, s'accommodant de la froideur de sa mère et de l'amour de son père.
Elle s'attache à son père, lui emboitant le pas dans les champs de tabac. Salvatore veille sur celle qu'il appelle « son trésor » et l'assure de cette affection qu'il n'a pas témoignée à ses garçons. Flavia, la mère, reste distante, voit et se tait.
Quel est son pesant secret qui cause ce désamour envers sa fille ? Que se cache-t-il dans son passé ?
Leandre, fait prisonnier de guerre par l'armée allemande, cultive une haine féroce envers les Allemands, les Boches, les Schleus, jusqu'à ce que l'ironie du sort lui fasse vivre une histoire d'amour attachante et douloureuse avec l'une d'entre eux, Herta Wechner.
Les histoires d'amour entre soldats français et citoyens allemands sont peu traitées. À travers ce récit, Roger Albert conte les conséquences qui résultent d'un tel amour. L'armistice vient d'être signée le 22 juin à Rethondes entre les représentants du gouvernement du Maréchal Pétain et ceux du IIIe Reich vainqueur. Léandre Clergeaud pensait pouvoir rentrer chez lui en Vendée. Mais il est contraint de reprendre le train cette fois en direction de l'Allemagne. Sa haine pour les Allemands est plus forte que jamais, jusqu'au jour où il rencontre Herta.
Comment supporter de vivre un amour adultère avec une jeune fille issue du peuple qui nous a fait prisonnier ?
EXTRAIT
Le Boche mime avec délices, entre le pouce et l'index, l'insignifiance du soldat français.
- Herr lieutenant, réplique Léandre, dévoré par la haine face à l'arbitraire et à la morgue hautaine de l'Allemand, vous faites les malins aujourd'hui, insolents dans votre victoire, ne respectant pas les conventions de l'armistice, mais vous finirez bien par perdre la guerre quand votre dictateur Hitler, insatiable dans sa soif de conquêtes, connaîtra son Waterloo, comme notre Napoléon. Votre Führer, si l'envie lui prend un jour de s'attaquer à l'URSS, devrait méditer la fin de la Grande Armée dans l'hiver russe et les glaces de la Bérézina. Sans compter la puissance industrielle des États-Unis d'Amérique. Vous connaîtrez alors l'amertume de la défaite.
La rage contenue à grand peine ravage les traits du soldat Clergeaud, son visage devient cramoisi, ses yeux exorbités, s'il le pouvait, il écraserait cette race sauvage et fanatisée de la « Bochie » sous ses godillots cloutés.
L'officier de la Wehrmacht ne baigne sans doute pas dans la subtilité, mais il ne goûte guère la prophétie du Français Ses mots prémonitoires sont perçus comme une insulte à lui-même, à son Führer et à sa race. C'est la phrase de trop. Il sort son revolver et intime l'ordre à Léandre Clergeaud de mettre les mains en l'air. Le Boche sent la colère et le mépris envahir tout son être, il aurait envie d'écrabouiller cet instituteur de la République française, sans doute un socialiste imbu de mots et de discours, mais incapable de défendre son pays menacé. Il le pousse dehors où l'attend son ordonnance au volant d'un véhicule militaire stationné sur la petite rue Aimé-de-Hargues. Clergeaud a juste le temps de jeter ces paroles de désespoir à l'adjudant de gendarmerie :
- Dites à ma femme que je suis prisonnier des Allemands et qu'on m'emmène sans doute à leur Kommandantur. Prévenez aussi le maire pour qu'il fasse quelque chose, cette arrestation est complètement en dehors des règles de la guerre.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Roger Albert est né à La Tardière en Vendée, en 1935. Soldat en Algérie en 1957 et 1958, c'est aujourd'hui un agriculteur retraité. Il a été président de la CAVAC, une importante coopérative agricole départementale polyvalente de 1971 à 1985 et maire de La Tardière de 1977 à 2001. Depuis sa retraite, il a écrit plusieurs ouvrages dont Carnets de route d'une soldat d'Algérie et Vent de galerne. Il a obtenu le Prix Charente 2010 au Refuge du Livre de Grasla pour l'ouvrage Fiers d'être paysans - La JAC en Vendée, écrit avec Gilles Bély, ancien journaliste à Ouest-France.
À quatorze ans, je n'étais plus le perdreau de l'année, mais enfin une vraie jeune fille. Cinq jours par mois, je faisais partie du lot des mal fichues. J'entrais dans le clan. J'allais pouvoir connaître le saint des saints et sortir de l'obscurité. Ne plus être sans arrêt rembarrée par les grandes d'un « T'es trop p'tite ! », « Ça n'te regarde pas ! ». [...] Cet été-là, on a fauché et rentré cinquante charrettes de foin sous un soleil cuisant. Et on a commencé la moisson du blé par grand beau. À la tombée de la nuit, les charrettes pleines à ras bords, tirées par les chevaux comtois, se suivaient à la queue leu leu sur les chemins qui mènent dans les hameaux, au-dessus du village des Gras. On était toute une flopée à revenir des champs, soûlés de chaleur, la peau brûlée, le corps fourbu mais le coeur joyeux. Le sang bouillonnait dans nos veines. On avait toute la vie devant nous. On chantait à tue-tête Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ? et on n'entendait pas le bruit des bottes des nazis qui écrasaient la Pologne.
Le Georgenhof, hiver 1945. Dans la mystérieuse propriété Prusse-Orientale cachée sous les chênes noirs, longée par un lotissement où vivent des nazis, le maître de maison est absent. Sa rêveuse épouse, Katharina von Globig, accueille les étranges étrangers de passage comme autant de diversions : économiste, violoniste, couple de barons baltes et leur perroquet... Bientôt, elle est dénoncée et arrêtée pour avoir hébergé un Juif.
Commence alors, pour les derniers habitants du manoir, une longue errance à travers l'Allemagne en ruine, tétanisée par la peur des Russes prêts à fondre sur elle. Vers où se tourner ? À qui se confier ? Dans quel pays fuir ? Que sauver ?
Peter, douze ans, « silencieux comme sa mère, sérieux comme son père » a choisi : il emporte avec lui son dernier cadeau de Noël, un microscope dans sa boîte. Et il scrute.
Quant à Walter Kempowski, l'auteur de ce roman-fleuve, c'est au scalpel qu'il passe tout, personnages, intentions, bâtisses, pensées, arrière-pensées, époque révolue, bibelots chargés d'âme, cadavres, âmes en peine.
Sebald écrivait que « personne, à ce jour, n'a écrit pour l'Allemagne le grand roman épique de la guerre et de l'après-guerre », d'où son humiliation durable. Dix ans après ces lignes, Kempowski lui donnait tort.
Après le premier volet de cette trilogie, La Ferme des Engoulevents : Lilibeth (2021), Maurice de Kervénoaël conte la suite des aventures de quatre amies, en plein coeur de la guerre.
Quatre femmes décidées à lutter pour leur libertéNovembre 1942. La France est désormais entièrement occupée. Lilibeth de Guermilin, revenue à Paris soigner sa mère mourante, se trouve bloquée en métropole, coupée de son mari et de ses enfants restés à Casablanca. Avec ses amies Cécile et Maïté, elle fait face à l'occupation allemande, aux difficultés matérielles, aux bombardements aveugles de l'aviation alliée, tout en hébergeant clandestinement Esther, son amie juive pourchassée par les nazis.
Grâce à son cousin, le séduisant Hervé, Lilibeth obtient de faux papiers pour Esther, ce qui va permettre aux deux femmes d'aller se réfugier en Bretagne, dans la ferme des Engoulevents.
Bientôt, entraînées par leur amie Diane, les quatre femmes, mues par une même soif de liberté, décident de s'impliquer dans la Résistance...
Avec maestria, Maurice de Kervénoaël fait revivre ces heures tragiques endurées par des femmes aux caractères très dissemblables que la lutte contre l'occupant va unir à jamais.
Après son diptyque consacré à la Guerre d'Algérie, Maurice de Kervénoaël raconte le destin de quatre amies, de la déclaration de guerre (septembre 1939) jusqu'à l'exode (juin 1940).
Aout 1939. La guerre est déclarée et n'épargne pas Lilibeth, épouse et mère, et ses amies Cécile, Maité et Esther, liées par leur passion pour la peinture.
Après un bombardement allemand, Lilibeth se résout à fuir la Bourgogne avec ses jeunes enfants et sa mère pour se réfugier dans la propriété familiale de Bretagne : les Engoulevents. La traversée de la France en voiture est longue et dangereuse ; par chance, elle parvient à faire escale en Sologne chez son amie Maité. Mais bientôt, malgré le péril, elle doit poursuivre sa route. Une équipée qui ne sera pas sans surprises...
De la drôle de guerre jusqu'à novembre 1942, ce roman à plusieurs voix mêle le destin de quatre femmes, d'origines sociales et d'opi- nions politiques ou religieuses différentes. Sous l'Occupation nazie, elles devront ensemble faire face à la tourmente.
Installé à la terrasse d'un café, un vieil homme, David Farman, se souvient... Il se souvient de ses premières années dans l'atelier de couture de son père, son premier emploi au Carreau du Temple auprès d'un commerçant de tissus et de vêtements, la reprise de ce négoce au nom des Farman. Il se rappelle aussi ses virées dans les bals avec les copains, ses rencontres féminines. Et puis lui reviennent en mémoire les dures années d'Occupation, son combat contre le nazisme, son soutien aux Juifs aussi après la guerre. Aujourd'hui, le vieil homme peut tirer sa révérence, le sentiment du devoir accompli...
Le petit Pietro, fils de pauvres paysans, vit en Ciociaria, région de l'Italie centrale aux contreforts du massif des Abruzzes. Une jeunesse bouleversée par la montée du fascisme avec toutes ses turpitudes. À l'âge adulte, Pietro n'est pas de ces fanatiques qui idolâtrent le Duce et vont entraîner le pays à feu et à sang. Lui n'aspirait qu'à une vie paisible avec sa femme et ses enfants. Mais la folie des hommes va le propulser dans les affres des guerres coloniales de Mussolini. Tout d'abord en Éthiopie, puis en Afrique du Nord, combattant avec leurs alliés allemands, l'Afrikakorps de Rommel. Les péripéties suivantes le ballottent de camp en camp, dans sa condition de War prisoner des Britishs. Sa famille tente de survivre, dans une Italie exsangue. Tous attendent impatiemment les armées de libération qui ont débarqué dans le sud du pays. La région devient le théâtre d'une guerre sanglante, avec notamment la terrible bataille de Monte Cassino.